Histoire de la Rupéry
Le bas de la « belle combe »
Le premier évêque de ce qui deviendra le diocèse de Tarentaise est arrivé dans la cité de Darantasia (future Moûtiers) vers 420. A cette époque le diocèse et la cité ne font qu’un, il n’y a donc qu’une seule paroisse, celle de l’évêque.
Il faudra attendre le 8ème siècle pour voir apparaître les paroisses rurales, lesquelles vont jouer un rôle structurant très important puisque les communes naîtront des paroisses. Les premières listes des paroisses datent généralement de la fin du 12ème siècle, ce qui est bien le cas pour la Tarentaise puisque l’on a une liste qui date de 1171.
Le bas de la « belle combe » a opéré ses divisions territoriales puisque l’on distingue Bellecombe, Saint-Oyend et Saint-Nicolas (Le Bois). Par contre, aucune mention de paroisses sur le haut de cette belle combe. C’est normal pour la paroisse de Doucy : on sait qu’elle existait à cette époque mais dépendait du prieuré valdotain Saint-Gilles de Verrès qui fournissait le curé de Doucy, les paroissiens payant la dîme directement au prieuré et non à l’archevêque de Tarentaise ou à ses chanoines, d’où l’absence de mention sur cette première liste. Quant aux Avanchers, l’hypothèse la plus plausible est que cette paroisse n’existait pas en 1171, mais qu’elle était englobée dans celle de Doucy.
Du point de vue civil, nous sommes dans le domaine des Briançon, vicomtes de Tarentaise. Ceux-ci avaient deux domaines principaux, le domaine du bas qui allait du verrou de Cevins au défilé de Ponserand. Quant au domaine du haut, il allait du verrou de Villette au pont de Bellentre ; la « cité » des Briançon étant Aime, où ils avaient leur mausolée dans le prieuré Saint-Martin.
La paroisse Les Avanchers née entre fin 12ème et début 14ème siècle
Nouvelle liste des paroisses en 1344. Doucy et Les Avanchers y figurent comme deux paroisses distinctes l’une de l’autre. Distinctes, bien qu’ayant le même saint patron : saint André, ce qui peut être considéré comme un signe que l’une (Les Avanchers) fut détachée de l’autre (Doucy) et que l’on ait voulu garder ce lien du même saint patron.
Les Avanchers est une paroisse qui est donc née entre la fin du 12ème siècle et le début du 14ème siècle. Cela se comprend facilement : nous sommes à une époque de croissance démographique et cette augmentation de la population a naturellement conduit à scinder les grandes paroisses.
C’est le domaine civil qui nous donne une date plus précise. Nous avons en effet un texte de 1283 qui est une concession faite par les Briançon : le territoire des Avanchers est concédé par un albergement à perpétuité à un ensemble de familles qui deviennent propriétaires indivis et vont former l’assemblée des communiers (des chefs de famille). Ils sont propriétaires indivis des biens de la communauté, responsables de l’exploitation de ce territoire, de ce fruit commun, et, enfin, ils sont solidairement débiteurs auprès du seigneur (redevables d’un certain nombre d’impôts et taxes). On peut penser que cet albergement seigneurial a été concomitant avec la création de la paroisse, séparée de Doucy.
Qu’en est-il de la frontière entre les deux paroisses ? On peut penser qu’une frontière naturelle s’est imposée, le Morel distribuant Les Avanchers en rive droite et Doucy en rive gauche. Remarquons qu’à ce point, Les Avanchers est une paroisse des envers, alors que Doucy est à l’adret. Dans un contexte agricole, cela signifie que Doucy a nécessairement une richesse que n’a pas les Avanchers.
On peut regarder comment, ici comme ailleurs, les territoires se sont structurés. On a donc des paroisses rurales, caractérisées par une église paroissiale, un cimetière et un desservant, le curé envoyé par l’archevêque. Mais tous les habitants de la paroisse n’habitent pas dans le même village : une paroisse est souvent composée de plusieurs villages ou hameaux. Ces petites unités sont les premières unités de vie puisque, à proximité de biens communs (chapelle, four, bachals, moulin, forêt, alpage …), s’exerce ce que l’on a appelé « la démocratie au village », c’est-à-dire la gestion directe de ces biens communs par les chefs de famille. Plus encore que de la paroisse, on est de tel ou tel village ; les chapelles permettant à ceux-ci d’avoir un saint patron spécifique.
Le quartier de la Rupéry
Un niveau intermédiaire va se créer, c’est celui du quartier. Dans une paroisse, un quartier est le regroupement (pour des raisons de proximité mais aussi de partage de biens) de plusieurs villages.
Dans la paroisse de Doucy, il y a un quartier qui s’est formé : le quartier de la Rupéry. Les anciens textes nous disent que ce quartier est composé de plusieurs mas (il faut entendre le terme dans le sens large de « domaines », c’est-à-dire « villages »). On énumère, le mas de Reculaz, le mas de Quarantaplane, le mas de Longetaverne et le mas du Betay, ainsi qu’une partie de l’alpage de Baudin. (Nous avons conservé les orthographes anciennes, sachant que le mas du Betay est devenu le village du Meiller). Donc quatre territoires et un alpage.
En 1568, ce territoire doucerain devient avancherain. Changement de taille puisque cela va considérablement agrandir la paroisse des Avanchers qui a maintenant un versant à l’adret ; le Morel n’étant plus la frontière naturelle entre les deux paroisses. Il y a surtout un alpage qui est dans la corbeille de mariage et, à cette époque, c’est ce qui compte le plus. Il va de soi que l’on peut présenter les choses dans l’autre sens : c’est une diminution notable pour la paroisse de Doucy.
La vie n’étant jamais un long fleuve tranquille, il va de soi que ce transfert ne s’est pas fait sans de multiples tracasseries judiciaires. « L’affaire », puisque c’est le terme qui va être utilisé, commence donc en 1568 et connaîtra, sinon un point final, du moins un apaisement en 1729, soit après 161 ans de démêlés judiciaires.
L’acte du 20 octobre 1729, « acte de partage entre la communauté de Doucy et la communauté de la Rupéry, paroisse des Avanchers » est d’une incroyable solennité. On a réuni des membres des deux communautés, les représentants de l’Intendant de Tarentaise, des témoins de Moûtiers ou de Saint Jean de Belleville et l’on énumère méticuleusement, en se déplaçant d’un lieu à l’autre, ce qui appartient à l’une et à l’autre des communautés. Comme nous sommes avant le cadastre sarde et que le territoire n’est pas totalement parcellisé, il importait d’être très précis pour bien décrire chaque limite, ce que tente de faire ce document.
Est-ce que tout est devenu clair pour autant ? En 1902, le curé des Avanchers note dans le coutumier de la paroisse : « Pour la bénédiction des montagnes, il y aura des modifications à introduire à partir de 1903 à cause de la délimitation de territoire entre Doucy et Les Avanchers ». On voit donc que 334 ans plus tard, tout n’était pas aussi clair et, sans doute, le curé était-il allé bénir, à l’insu de son plein gré, quelques tarines douceraines, faute de bien connaître les frontières !
Jean-Paul Bergeri
La fruitière du Meiller
Les dates clés de la vie de la fruitière :
- 10/04/1920 : création de la société
- 1923 :
construction de la fromagerie - 1961 :
cessation de l’activité - 20/10/1991 :
cession à titre gratuit de la fromagerie à la mairie des Avanchers
Ci-joint la première page des statuts
Les archives jalousement gardées par Jean-Louis BAZIN attestent de la vitalité de la fruitière du Meiller tout au long des 38 ans d’activité
Description élaborée à partir des documents de gestions de la fruitière précieusement conservé par Jean-Louis BAZIN.
Les quittances d’électricité atteste de la mise en œuvre de cette énergie en 1959 mais un avis datant de 08-1954 demande l’acquittement d’une facture d’électricité en août 1954.
Quittance EDF en pour octobre-Novembre 1949 Le 08 avril 1946 un devis n°578 concerne l’installation d’un branchement force motrice
L’association la Rupéry
L’association la Rupéry s’occupe de perpétuer le patrimoine savoyard dans les hameaux de Lancheverne et du Meiller.
Nous intervenons pour maintenir et entretenir les bâtiments qui sont autant de symboles de la culture savoyarde locale tels que les bachals, les fours, les sources, les chapelles et, bien sûr, la fromagerie.
Nous tenons tout particulièrement à maintenir le lien entre les habitants de ces hameaux dont la fromagerie est le centre nerveux.
Nous y travaillons à la promotion de la culture savoyarde à travers l’organisation de divers événements ouverts à tous mais aussi à la pérennisation des relations privilégiées entre les résidents.